Quelquepart, dans le royaume de Lordaeron. An 13,
La gamine était face contre terre. Son ami lui tenait fermement la chevelure, près de la racine. Ce petit bonhomme, brun de cheveux était face à elle, un genou à terre et la maintenait au sol. Non loin, deux épées en bois erraient sur le tapis, abandonnées depuis un moment pour des techniques de combat beaucoup moins subtiles. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était une salle en pierre froide d'une surface non négligeable, avec de nombreux miradors pour y laisser passer la lumière du jour. Tout le long des murs, des raletiers et mannequins d'entraînement ainsi que des armures et leur boucliers. Au centre, une épaisse natte brune phange jonchant le sol pour délimiter la surface du terrain.
"T'as encore perdu Nielle !" Brailla-t'il avec un regard absynthe pétillant. Il n'était pas très grand et à vue de nez on lui donnait une dizaine d'hivers. La tenue qu'il portait devait être de toute beautée, avant qu'on la tâche de boue et de crottin.
L'interpelée se contenta de ronchonner, ou plutôt de grogner. Nielle était mince voir maigre et malgré l'emprise qu'avait son ami sur ses cheveux, ils coulaient de sa main jusqu'à recouvrir presque l'intégralité du dos de la jeune fille, telle un couverture en soie marron. Impossible de voir son visage, d'une part à cause de sa position contre le sol et d'autre part à cause de cette masse chevelue qui la recouvrait.
"Tu vas jarter, oui ?" Lâcha-t'elle d'un air excedé.
"C'est qu'elle est pas contente, la pe-ti-te Danette !" Se moqua-t'il, toujours aussi enjoué de l'avoir renversée et blessée dans son ego.
"Mais lâche-moi bordel à cul !" Hurlait-t'elle, en bougeonnant et s'arrachant quelques cheveux au passage.
Il libéra sa tignasse et se mit à courir vers le râtelier des lames, s'attendant à des représailles. Bien vu, car il ne fallut pas plus d'une minute à Danielle pour se remettre sur pieds, profondément vexée. Elle avait l'air d'une petite sauvage avec ses cheveux en pagaille lui arrivant au bassin, mais pas seulement. Sa camisole -deux fois trop grande- usée jusqu'aux coutures était retenue par une ceinture de cuir trouée de bout en bout -sûrement utilisée déjà depuis des années et par des tailles différentes- dont l'extrèmité pendait lamentablement dans son dos. Elle portait également une paire de chausses verte vase à peine retenues par la même ceinture, en dessous de la chemise ainsi que des sabots dont la semelle en bois d'effritait d'usure. Elle fixait son ami, mais pas facile avec l'épaisseur qui lui tombait devant les yeux. Yeux qui par ailleurs ne correspondaient l'un l'autre, avec deux couleurs différentes. Malgré cet accoutrement de pauvresse et cette situation incongrue, on pouvait deviner la complicité entre les deux enfants.
"Tu vas l'payer Iaz !" Dit-elle en brandissant son poing, d'un air qui se voulait colérique.
"Quoi, tu vas essayer de me toucher ?!" Répondait-t'il, déjà renquinqué et prêt à reprendre le jeu.
Pourtant le lendemain, quand Danielle arriva avec sa mère, les cheveux coupés aux oreilles comme un garçon ça n'avait plus l'air d'un jeu.
La gamine était face contre terre. Son ami lui tenait fermement la chevelure, près de la racine. Ce petit bonhomme, brun de cheveux était face à elle, un genou à terre et la maintenait au sol. Non loin, deux épées en bois erraient sur le tapis, abandonnées depuis un moment pour des techniques de combat beaucoup moins subtiles. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était une salle en pierre froide d'une surface non négligeable, avec de nombreux miradors pour y laisser passer la lumière du jour. Tout le long des murs, des raletiers et mannequins d'entraînement ainsi que des armures et leur boucliers. Au centre, une épaisse natte brune phange jonchant le sol pour délimiter la surface du terrain.
"T'as encore perdu Nielle !" Brailla-t'il avec un regard absynthe pétillant. Il n'était pas très grand et à vue de nez on lui donnait une dizaine d'hivers. La tenue qu'il portait devait être de toute beautée, avant qu'on la tâche de boue et de crottin.
L'interpelée se contenta de ronchonner, ou plutôt de grogner. Nielle était mince voir maigre et malgré l'emprise qu'avait son ami sur ses cheveux, ils coulaient de sa main jusqu'à recouvrir presque l'intégralité du dos de la jeune fille, telle un couverture en soie marron. Impossible de voir son visage, d'une part à cause de sa position contre le sol et d'autre part à cause de cette masse chevelue qui la recouvrait.
"Tu vas jarter, oui ?" Lâcha-t'elle d'un air excedé.
"C'est qu'elle est pas contente, la pe-ti-te Danette !" Se moqua-t'il, toujours aussi enjoué de l'avoir renversée et blessée dans son ego.
"Mais lâche-moi bordel à cul !" Hurlait-t'elle, en bougeonnant et s'arrachant quelques cheveux au passage.
Il libéra sa tignasse et se mit à courir vers le râtelier des lames, s'attendant à des représailles. Bien vu, car il ne fallut pas plus d'une minute à Danielle pour se remettre sur pieds, profondément vexée. Elle avait l'air d'une petite sauvage avec ses cheveux en pagaille lui arrivant au bassin, mais pas seulement. Sa camisole -deux fois trop grande- usée jusqu'aux coutures était retenue par une ceinture de cuir trouée de bout en bout -sûrement utilisée déjà depuis des années et par des tailles différentes- dont l'extrèmité pendait lamentablement dans son dos. Elle portait également une paire de chausses verte vase à peine retenues par la même ceinture, en dessous de la chemise ainsi que des sabots dont la semelle en bois d'effritait d'usure. Elle fixait son ami, mais pas facile avec l'épaisseur qui lui tombait devant les yeux. Yeux qui par ailleurs ne correspondaient l'un l'autre, avec deux couleurs différentes. Malgré cet accoutrement de pauvresse et cette situation incongrue, on pouvait deviner la complicité entre les deux enfants.
"Tu vas l'payer Iaz !" Dit-elle en brandissant son poing, d'un air qui se voulait colérique.
"Quoi, tu vas essayer de me toucher ?!" Répondait-t'il, déjà renquinqué et prêt à reprendre le jeu.
Pourtant le lendemain, quand Danielle arriva avec sa mère, les cheveux coupés aux oreilles comme un garçon ça n'avait plus l'air d'un jeu.