L’hiver fut rude, cette année. Et j’étais décidément bien heureux d’être à l’abri des intempéries fulgurantes et violentes du Nord. Je ne pouvais cependant m’empêcher de penser à mes parents, qui eux, devaient avoir bien du mal à chauffer la demeure familiale avec l’unique cheminée que cet imbécile d’architecte hurleventois avait placée dans la salle où mon père avait pris l’habitude de lire silencieusement, seul, ma mère vaquant à ses occupations. Mon cœur allait à Austrivage, alors que mon corps restait blotti très confortablement entre les murs de la prodigieuse cité de Dalaran. J’y avais désormais ma vie, bien qu’un peu de nostalgie se complaisait tendrement dans un recoin de mon cœur de lordaeronnais . Retournerais-je à ce village qui était le mien ? Reverrais-je les côtes, rêvant comme lorsque j’étais encore enfant de parcourir les mers, vêtu de l’uniforme de la prestigieuse marine de Kul Tiras ? Non, sans aucun doute. J’avais désormais d’autres ambitions. La vie de marin, de preux chevalier ou même d’aventurier n’était pas, ou plus, pour moi. Je suivais les enseignements d’un mage tout à fait vénérable de la cité, et je m’étais destiné, on m’avait destiné, à prendre sa place un jour, lorsque la mer se retirerait, laissant les vestiges d’un monde à yeux de tous, pour être à nouveau recouverts par la génération suivante.
J’étais assis là, regardant par la fenêtre de la majestueuse bibliothèque, rêvassant, ce qui n’était assurément pas dans mon habitude, avide de savoir que j’étais. C’est mon proche ami Amysh qui me sorti de mes songes par une tape amicale dans l’épaule, la vigueur de celle-ci laissant présager qu’une nouvelle « brillante » idée lui avait foudroyé l’esprit, l’enthousiasme emplissant ses veines, dopant ses pensées. C’était ainsi qu’il fonctionnait. Houleux, versatile, brûlant. C’était une flamme démoniaque qui dansait au rythme du destin, tournoyant de soucis à problèmes et d’ennuis à mésaventures, avec le brio d’un virtuose de l’esquive et de l’opportunisme. Il était si vivant qu’il irradiait, son inlassable sourire malicieux, ses yeux brillant m’inspirant, me faisant rêver comme je le faisais lorsque je regardais les vagues se briser contre la solide et immuable roche de la côte sud.
Il s’assit à mes côté, posant son coude sur le rebord de la fenêtre, se penchant vers moi en jetant un regard furtif aux alentours. Il avait de toute évidence débusqué le profit là où il était, l’avait tiré hors de son terrier pour le dépecer méticuleusement, se délectant de chaque goutte de sang coulant sur ses doigts agiles. Ceux d’un thalassien aux yeux brillants. Il me parla à voix basse. Je ne saurais retranscrire ici le langage qu’il m’a tenu, mes souvenirs s’envolant avec les années. Toujours est-il que sa « brillante » découverte, et elle semblait l’être sur le moment, était sa rencontre avec un mage qui semblait détenir un certain nombre de savoirs…Introuvables à Dalaran. Malheureusement, celui-ci avait besoin de matières première pour ses recherches, matières premières qu’il ne pourrait trouver, si ce n’est à Dalaran, à Lune d’Argent elle-même. Et la discrétion ne semblait être son point fort. Amysh avait bien entendu saisi l’occasion au vol, avec la vivacité d’un marchand gobelin, pour l’enfouir profondément dans sa poche, et me l’exhiber avec un sourire mi-narquois mi-présomptieux. C’était sa manière de me montrer son amitié. Mais je faisais fausse route. Il n’était pas venu ici pour fanfaronner, mais pour me proposer de participer à cette palpitante aventure. Ma surprise fut telle que mes yeux s’écarquillèrent l’espace d’un instant. Cet instant qui l’informa qu’il avait touché la corde sensible, que la graine qu’il avait plantée il y a des années avait germée pour donner un riche arbre qui lui tendait chaque centimètre, chaque instant de son existence pour l’inviter à en dérober les précieux fruits et s’en nourrir salement.
Il était bien embêté de ne pouvoir lui-même fournir cet étrange ami qu’il avait, n’ayant pas tous les accès aux laboratoires d’enchantement, que je visitais librement.
Enfin, Amysh devrait ravaler ses sarcasmes, pyromancien qu’il était, et devrait se plier à la volonté de son camarade. Qui accepta avec avidité, joie et détermination de participer à cet échange de bons procédés. En effet, le thalassien lui avait promis ces matériaux en échange de ces quelques savoirs interdits. Quels qu’ils soient. Le temps pour moi était venu de devenir quelqu’un qui saurait danser, virevolter, séduire et sourire.
J’étais assis là, regardant par la fenêtre de la majestueuse bibliothèque, rêvassant, ce qui n’était assurément pas dans mon habitude, avide de savoir que j’étais. C’est mon proche ami Amysh qui me sorti de mes songes par une tape amicale dans l’épaule, la vigueur de celle-ci laissant présager qu’une nouvelle « brillante » idée lui avait foudroyé l’esprit, l’enthousiasme emplissant ses veines, dopant ses pensées. C’était ainsi qu’il fonctionnait. Houleux, versatile, brûlant. C’était une flamme démoniaque qui dansait au rythme du destin, tournoyant de soucis à problèmes et d’ennuis à mésaventures, avec le brio d’un virtuose de l’esquive et de l’opportunisme. Il était si vivant qu’il irradiait, son inlassable sourire malicieux, ses yeux brillant m’inspirant, me faisant rêver comme je le faisais lorsque je regardais les vagues se briser contre la solide et immuable roche de la côte sud.
Il s’assit à mes côté, posant son coude sur le rebord de la fenêtre, se penchant vers moi en jetant un regard furtif aux alentours. Il avait de toute évidence débusqué le profit là où il était, l’avait tiré hors de son terrier pour le dépecer méticuleusement, se délectant de chaque goutte de sang coulant sur ses doigts agiles. Ceux d’un thalassien aux yeux brillants. Il me parla à voix basse. Je ne saurais retranscrire ici le langage qu’il m’a tenu, mes souvenirs s’envolant avec les années. Toujours est-il que sa « brillante » découverte, et elle semblait l’être sur le moment, était sa rencontre avec un mage qui semblait détenir un certain nombre de savoirs…Introuvables à Dalaran. Malheureusement, celui-ci avait besoin de matières première pour ses recherches, matières premières qu’il ne pourrait trouver, si ce n’est à Dalaran, à Lune d’Argent elle-même. Et la discrétion ne semblait être son point fort. Amysh avait bien entendu saisi l’occasion au vol, avec la vivacité d’un marchand gobelin, pour l’enfouir profondément dans sa poche, et me l’exhiber avec un sourire mi-narquois mi-présomptieux. C’était sa manière de me montrer son amitié. Mais je faisais fausse route. Il n’était pas venu ici pour fanfaronner, mais pour me proposer de participer à cette palpitante aventure. Ma surprise fut telle que mes yeux s’écarquillèrent l’espace d’un instant. Cet instant qui l’informa qu’il avait touché la corde sensible, que la graine qu’il avait plantée il y a des années avait germée pour donner un riche arbre qui lui tendait chaque centimètre, chaque instant de son existence pour l’inviter à en dérober les précieux fruits et s’en nourrir salement.
Il était bien embêté de ne pouvoir lui-même fournir cet étrange ami qu’il avait, n’ayant pas tous les accès aux laboratoires d’enchantement, que je visitais librement.
Enfin, Amysh devrait ravaler ses sarcasmes, pyromancien qu’il était, et devrait se plier à la volonté de son camarade. Qui accepta avec avidité, joie et détermination de participer à cet échange de bons procédés. En effet, le thalassien lui avait promis ces matériaux en échange de ces quelques savoirs interdits. Quels qu’ils soient. Le temps pour moi était venu de devenir quelqu’un qui saurait danser, virevolter, séduire et sourire.